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Restauration et modernisation d’un poste de radio Ducretet C7 des années 30

La mode du vintage est partout ! Mais pas question pour nous de verser dans le faux-vintage sur base de produits bas de gamme fabriqués à la va-vite et à bas-coût de l’autre côté du monde pour être revendu à prix d’or dans nos centres-villes.

C’était mieux avant ?

A 40 ans passés, je ne vais sûrement pas tomber dans cette nostalgie des 30 glorieuses. La démarche est toute autre. Le déclencheur s’est fait il y a 5 ans environ, lors d’une séance de shopping, où au détour d’une boutique de vêtements je suis tombé nez à nez sur une réalisation de la marque a-bsolument, startup française qui réstore et modernise des postes à galène des années 40-50, les transformant en enceintes connectées en les équipant de HP modernes et de la connectivité de notre temps (Bluetooth principalement).

Le concept m’a de suite plu, mais surtout sous un angle Do It Yourself. Les contours du projet étaient dessinés, il ne restait plus qu’à trouver le poste et se lancer.

Les postes jusqu’aux années 50 étaient des postes de radio uniquement (grandes et petites ondes), à tubes (seule technologie disponible à l’époque) et mono. Sur la partie audio, le plus souvent des HP large bande équipaient ces postes et le baffle ouvert était légion. On doit d’ailleurs le son typique (le côté à la fois nasillard et éthéré du son) à ces 2 caractéristiques techniques.

Trouvé dans la commune d’à côté via LeBonCoin, le poste m’a de suite attiré pour trois raisons. Tout d’abord sa forme, plus compacte et plus en hauteur que ce qu’on a l’habitude de voir, c’est la caractéristique typique des postes Ducretet / Thomson des années 30. Ensuite les matières, bois principalement et peu d’éléments en bakélite ou d’ornements. Donc peu d’éléments qui ont subi les affres du temps et difficiles voire impossibles à restaurer. La dernière raison est la grille de HP ! Le diapason et les vagues ont été un vrai coup de foudre. Cette grille en métal chromé a perdu son chrome avec le temps, je vais donc devoir me mettre en quête d’une entreprise pouvant procéder au rechromage de celle-ci.

Cahier des charges

Je ne veux pas modifier la forme extérieure du poste, il conservera en façade :

  1. un seul HP selon le diamètre d’origine de l’ouverture : 6 pouces,
  2. les 3 boutons rotatifs,
  3. l’afficheur de stations avec le choix de bande.

Caractéristiques audio

La cible modernisée doit rester mono (indeed 😁) et embarquera un coaxial en lieu et place du large bande d’origine. Le filtrage sera actif, et l’amplification numérique.
Qui dit HP « moderne » dit mise en oeuvre moderne. Exit le baffle ouvert, le poste passe en bass-reflex, afin de retrouver du grave comme il se doit en tirant parti du volume généreux du poste, surtout une fois vidé de son électronique à tubes.

Caractéristiques techniques générales

Je tiens absolument à avoir le maximum de connectivités de notre époque afin d’avoir un objet facile d’utilisation au quotidien et par tout le monde à la maison. Le Bluetooth permettra à quiconque armé de son smartphone d’utiliser le poste comme une enceinte Bluetooth.

Le poste devra aussi fonctionner sans dépendance à un smartphone ou une tablette en ayant les capacités de diffuser de la radio, diffuser un flux provenant du réseau et lire le contenu d’une clé usb.

Je vais faire l’impasse sur les entrées/sorties analogiques qui ne sont à mon sens pas pertinentes dans ce projet et complexifient en plus la mise en oeuvre.

Commandes en façade

Je l’ai évoqué dans le paragraphe précédent, je veux quelque chose de facile à utiliser pour tout un chacun, pas une usine à gaz de hifiste 😅. Cette facilité d’utilisation passe par la réutilisation des boutons physiques à disposition et de l’afficheur. Je tiens aussi à ne pas modifier la façade du poste. Cela signifie aucun trou supplémentaire. Donc pas d’écran 7 pouces tactile en façade ! J’ai à ma disposition 3 boutons rotatifs, un sélecteur de bande radio (PO/GO). Le plan est le suivant :

  • Le bouton de gauche sera utilisé pour le volume
  • Le bouton de droite pour le changement de source / de plage

Le bouton de sélection de fréquence radio ainsi que le sélecteur de bande resteront sans fonction, pour le décor. Leur réutilisation s’avérant plus compliquée que prévu initialement.

Rétroéclairage

L’afficheur mécanique était éclairé via une petite ampoule à incandescence située à l’arrière. La chaleur de la lampe a d’ailleurs jaunit et déformé la bande d’affichage des bandes. Je vais remettre un rétroéclairage à base de LED jaune afin d’indiquer lorsque le poste est démarré et prêt à être utilisé.

Conception

Pour qu’un projet en vaille la peine, il faut qu’il nourrisse en premier lieu notre connaissance !
Les challenges techniques et technologiques que nous avons posés ici sont multiples et variés. J’ai entrepris avec l’aide de Cédric un gros travail de recherche et de documentation afin d’assurer que nous allons pouvoir servir l’objectif du projet. En voici les principaux aspects détaillés:

Choix du HP

N’étant personnellement pas fan de larges bandes, j’ai tout de suite orienté mes recherches sur les coaxiaux. Premier constat, les coax en 6 pouces ne sont pas légion ! Nous avons listé les modèles suivants :

Le SB Acoustics SB16PFC25-4-COAX est le haut-parleur sélectionné pour ce projet

Nous avons rapidement éliminé les SEAS. Le modèle TPX avait été testé il y a quelques temps déjà par Cédric et la lecture de son test, pour être totalement transparent, ne m’a pas convaincu. Le modèle Magnésium quant à lui s’avère très (trop) compliqué à filtrer avec d’un côté une membrane magnésium nécessitant d’avoir une coupure très basse et un tweeter de petite taille pouvant difficilement descendre à ses fréquences. Il en résulte sur le papier une utilisation en 2 voies très difficile. Bref, trop compliqué et trop cher, on passe notre chemin pour ce projet.

Le SB Acoustics est le moins cher de la sélection. C’est un atout de taille.
Il ne reste donc en shortlist : le SB Acoustics, le Morel et le Tang Band.

Il arrive un moment où il faut faire choix. Ça sera le SB Acoustics, plus cohérent avec le budget global du projet. Le SB a fait un petit tour chez Cédric pour les tests et mesures qui ont fait l’objet d’un article dédié.

Choix et conception de l’électronique

N’étant pas électroniciens (ni Cédric ni moi), l’idée est de partir sur une architecture modulaire et donc de trouver les cartes « sur l’étagère » permettant de répondre à notre cahier des charges. On va devoir travailler sur les 3 aspects suivants :

  1. Le décodage, le filtrage et l’amplification
  2. Le logiciel
  3. Le pilotage des commandes physiques

Pour les points 2 et 3, j’opte pour un Raspberry Pi 3b ou 3b+ (J’ai les 2 en stock). La communauté autour de cette mini carte étant très large, je vais pouvoir trouver beaucoup de ressources et de connaissances sur le net. J’avais initialement imaginé coupler le Raspberry Pi au Hifiberry Amp2 pour toute la partie amplification du SB Acoustics.

Le souci avec ce montage est la quasi-obligation de recourir à un filtre passif, le filtrage actif en logiciel pur (via les drivers Alsa directement ou via des plugins additionnels comme CamillaDSP ou PulseAudio) semblant compliquée à mettre en oeuvre et surtout trop limitées dans les capacités de filtrage offertes.

On abandonne donc cette piste et on se rabat sur le catalogue de cartes amplifiées de Wondom.

Pour ce projet, j’ai sélectionné la Wondom AA-JA32172 JAB 3-50 dont les principales caractéristiques sont les suivantes :

  • Amplification stéréo classe D 2x50W assurée par une puce Texas Instruments TPA3116
  • Processeur DSP ADAU1701 programmable via Sigma Studio
  • Plein de connectiques et taille relativement réduite (91.44mm x 68.58mm)

J’ajouterai qu’on tourne autour de ces cartes ainsi que le DSP Sigma Design depuis pas mal de temps déjà. C’est donc l’occasion de le tester et d’apprivoiser le codage de DSP avec Sigma Studio. Wondom communique sur les possibilités de coupler ses cartes directement à un Raspberry Pi en I2S…

Après plusieurs essais, de longues heures à me documenter et faire des recherches, je n’ai malheureusement pas réussi à faire communiquer le Raspberry Pi et la JAB3 en I2S avec une qualité correcte. Je me rabats donc sur une liaison audio analogique, au prix d’une conversion analogique-numérique du signal pour pouvoir exploiter le DSP.

Côté accessoirisation, j’opte pour 2 LED logées derrière l’afficheur des stations (uniquement ici pour la décoration, trop fragile, je décide de ne pas l’utiliser pour quelconque fonction active). La LED jaune servira d’indicateur général lorsque le poste est allumé et prêt à fonctionner. La LED bleue quant à elle s’activera lorsque le mode sera utilisé en mode Bluetooth.

Encodeur utilisé pour les commandes du poste en façade

Pour les commandes en façade, j’ai choisi 2 encodeurs de type EC11, qui cumulent 2 fonctions : la rotation horaire et anti-horaire ainsi que le clic. Niveau câblage, il me faut donc relier 2x 5 fils pour chaque encodeur. Je mutualise l’alimentation et la masse entre les 2 encodeurs afin de n’utiliser au total que 8 pins du GPIO de mon Raspberry Pi.

L’ultime accessoire que j’ajoute – toujours pour la facilité d’utilisation – est la carte PI SPC REG d’Audiophonics qui permet d’ajouter des fonctions de marche arrêt au Raspberry Pi (qui en est dépourvu en standard).

Côté alimentation, j’ai donc 2 cartes à alimenter :

  1. La carte PI-SPC REG qui prend en entrée une plage de 7-12V en continu
  2. La carte Wondom qui prend en entrée une plage de 19-24V

J’opte pour 2 alimentations séparées MeanWell. J’ai une 12V 50W en stock, c’est surdimensionné pour le Raspberry Pi, mais on va démarrer avec. Pour la carte ampli, je prends une MeanWell 24V 150W.

Lorsque le poste sera en veille, pas la peine de laisser la carte ampli sous tension, j’ajoute donc un relai piloté.

Nous arrivons donc au cablage du Raspberry Pi suivant :

Schéma de câblage finalisé du Raspberry Pi

Partie logicielle et code

Comme pour le projet de restomod des Bose RoomMate, je m’appuie de nouveau sur la distribution MoOde Audio. La distribution est relativement légère, facile à mettre en oeuvre et reste libre et complètement open source. Sa mise en oeuvre dans mon cas se fait par 80% de paramétrage et 20% de codage pour pouvoir piloter les codeurs, les LED, le relai, le pilotage de la carte d’alimentation d’Audiophonics ainsi que le lancement de la lecture automatiquement quand le poste s’allume.

Le pilotage de toutes les intéractions physiques se fait à l’aide d’un script Python lancé comme service (démon) au démarrage du poste. le Python a l’avantage de proposer toutes les librairies permettant de piloter le port GPIO du Raspberry Pi.

Pour pouvoir interagir avec le poste, il me fallait prendre en compte les éléments suivants :

  1. Le cablâge de mon Raspberry Pi, le schéma de branchement avec les numéros de pins est décrit plus haut. il me faut passer maintenant aux numéros de port logiciels : le GPIO[xx], [xx] représentant le numéro de port. j’utilise le schéma suivant, qui est disponible un peu partout sur le net :
  2. La structure logicielle et le fonctionnement de MoOde audio, notamment pour lancer la radio au démarrage et pour connaître la source sélectionnée pour piloter mes LED :
    • Pour le lancement de mes commandes au bon moment, je dois m’assurer que MoOde audio est complètement chargé et prêt à être utilisé. Pour cela je teste 2 paramètres. Je n’ai techniquement pas besoin d’interroger les 2, j’ai simplement trouvé cette astuce me permettant de gagner du temps au démarrage :
      1. Je vérifie la disponibilité du service mpc (Music Player Client) par la commande « mpc status »
      2. J’interroge la base de données de MoOde audio via la commande /usr/local/bin/moodeutl -q select value from cfg_system where param=’wrkready’
    • Pour piloter la lecture MoOde audio j’utilise les commandes mpc (Music Player Client) : la commande « mpc load Radios » va me charger la playlist « Radios » (que j’ai préalablement configurée) dans le lecteur. J’utilise le même principe pour pouvoir changer de radio à chaque « clic » horaire ou antihoraire du codeur rotatif avec les commandes « mpc next » et « mpc prev ».
    • Pour tester le statut du bluetooth et savoir si un périphérique est connecté, je m’appuie sur le service bluetooth du système d’exploitation : « bluetoothctl » et j’appelle son statut.
    • Pour tester l’AirPlay, c’était un peu plus complexe (car non documenté), je requête directement dans la base de données de MoOde audio pour savoir si l’AirPlay est actif.

Point à noter : je ne pilote pas le codeur de volume par script, MoOde audio permettant directement ce paramétrage dans ses options.

Le script complet est disponible ICI

Partie filtrage

Le choix de la carte Wondom s’est principalement fait sur la partie DSP me permettant de filtrer le HP en actif. Bien que j’ai suivi les recommandations de Cédric de mettre un condensateur de 5.6 uF sur le tweeter afin de le protéger mais aussi d’aider à son filtrage, le reste du filtrage est un programme que je dois concevoir et charger dans la carte.

Pour ce faire, il me faut une carte interface additionnelle la ICP3, trouvée sur le site d’Audiophonics aussi, que je me suis empressé de protéger dans un boîtier imprimé en 3D.

A noter : il existe 3 cartes interfaces chez Wondom (ICP1, ICP3, ICP5), les fonctionnalités diffèrent légèrement. Il faut surtout regarder le tableau des compatibibilités avant de choisir la bonne carte interface.

Le DSP ne se programme pas réellement directement, la JAB3 comme tous les produits Wondom embarquent une puce de mémoire qui permet de stocker le programme que nous écrivons. L’écriture, le chargement et le test de ce programme se fait via le logiciel Sigma Studio que j’ai pour ma part exécuté sur un PC en Windows 11.

Pour ce qui est des subtilités d’utilisation de Sigma Studio et du chargement d’un firmware sur la carte Wondom je ferai un article dédié.

Cédric m’a fait la simulation de filtre avec son logiciel VituixCAD qui a le gros avantage par rapport à Sigma Studio de projeter les courbes de signal qui nous souhaitons obtenir sur le HP grâce au filtre que nous avons conçu.

Il me propose ce filtre :

Il me faut maintenant trouver les composants dans Sigma Studio pour réaliser ce filtre. J’obtiens donc ça à l’arrivée :

Paramètres de l’étape crossover

Le filtre Linkwitz Riley ne s’obtient qu’en utilisant les « Crossovers ». Dans mon cas, je traite indépendamment la voie de droite et la voie de gauche dans la mesure où je suis en mono et que je sors sur un HP coaxial. La voie de droite sera donc dédiée au tweeter pendant que celle de gauche servira au Woofer.

Je commence donc par un « downmix » du signal stéréo vers un signal mono pour rentrer dans le crossover. J’enchaine ensuite les « boites » permettant les filtrage additionnels ainsi que les ajustement de bande. ça fonctionne. L’intégration du HP n’étant pas optimale, le poste repartira à la mesure chez Cédric pour corriger les éventuels accidents liés à l’intégration du HP, dans la mesure du possible.

le projet Sigma Studio est téléchargeable ICI

Fabrication

Modifications du coffret

Il s’agit là du premier gros morceau du projet. Les dimensions généreuses du poste s’appuient sur un rationnel de la part des ingénieurs de Thomson à l’époque : faire rentrer l’électronique à lampe très volumineuse dans le poste ! La première étape est donc de vider le poste, tout en conservant les commandes en façade. Je ne pensais pas un jour que je commencerais un projet audio avec une meuleuse. Pour conserver les commandes en façade à la fois fonctionnelles et à leur bonne place, je prélève la platine supportant les commandes, la modifie (principalement pour faire tenir le disque d’affichage des radios) et ensuite la cale dans le poste. j’en profite pour lui remettre un coup de peinture.


Pour pouvoir passer le poste en charge bass reflex (ou clos d’ailleurs) je dois fermer le coffret et le rendre hermétique. je dois donc :

  1. intégrer un fond au poste qui en est dépourvu pour l’instant
  2. Mettre en place un capot arrière amovible : il faut que je puisse intervenir sur les électroniques si besoin
  3. construire un coffrage autour des commandes en façade

Le 2ème challenge est de pouvoir monter le HP. Les HP modernes sont conçus pour être montés en façade « par l’avant ». dans mon cas, je dois monter le HP par l’arrière et m’assurer qu’il soit suffisamment éloigné de la grille avant, le suspension tombant pile en face du cerceau de la grille.


A ce stade, j’ai construit une enceinte passive avec un coaxial, en charge close. passons maintenant à l’électronique et l’urbanisation.

Intégration de l’électronique dans le poste

Refaisons rapidement l’inventaire de ce qui doit être intégré dans le poste. 3 cartes électroniques :

  • Le Raspberry Pi 3B
  • La carte Wondom JAB3
  • La carte d’alimentation PI-SPC REG

Pour intégrer proprement les cartes, je conçois une platine imprimée en 3D. Les températures internes du poste ne devant pas monter trop haut, j’opte pour du PLA. L’objectif étant d’avoir une intégration propre, facilitant le démontage en cas de besoin. J’en profite pour y intégrer de la connectique et le « cable management » afin d’avoir l’intégration la plus propre possible.

J’avais auparavant préparé tous les faisceaux pour les LED et les 2 codeurs. J’utilise des connecteurs Dupont pour toutes les connexions à faire à la platine électronique. La platine sera montée verticalement et prendra lieu et place sur la planchette refermant le coffrage des commandes en façade.

Intégration des alimentations

Il était évident dès le départ que je voulais séparer physiquement les alimentations des électroniques. J’avais choisi le dessous du poste pour accueillir les alimentations. J’ai pris 2 alimentations sur châssis MeanWell. L’espace étant exigu, j’opte pour ajouter une embase démontable avec une réhausse pour aller sous le poste. Pour des facilités de montage / démontage je choisis de « pendre » les alimentations au fond du poste à l’aide de brides conçues et imprimées sur mesure.

Budget

Le budget est assez conséquent mais à mon sens, ça en valait la peine. Les restomods que l’on trouve sur le marché sont à des prix prohibitifs (entre 500 et 2000€).
Bien évidemment je ne compte pas l’investissement temps qui est considérable. Mais s’agissant d’une passion, l’essentiel était d’arriver au bout plus que de comptabiliser le temps passé.

Matériel Fournisseur Prix (incl. frais de port)
Poste Ducretet, en l’état, non fonctionnel LBC 50€
HP SB Acoustics SB16PFC25-4 Coax Sound Import 57€
Carte Raspberry Pi 3B+ ? 29.99€ (prix à la sortie)
Embase IEC C14 Avec interrupteur à Bascule ON-OFF et Porte Fusible 250V 10A Noir   2.5€
MUNDORF MCAP Condensateur 400V 5.6µF Audiophonics 7.9€
WONDOM AA-JA32172 JAB 3-50 Module Amplificateur Class D avec DSP Stéréo 2x50W Audiophonics 34.9€
WONDOM DB-DP11219 Module de Programmation SigmaStudio pour DSP Sure Audiophonics 19.5€
AUDIOPHONICS PI-SPC REG Module de contrôle / Alimentation linéaire pour Raspberry Pi Audiophonics 24.9€
Bouton Poussoir Aluminium Anodisé avec Symbole Power Lumineux Blanc 1NO1NC 250V 5A Ø19mm Noir Audiophonics 4.9€
Radiateur dissipateur thermique anodisé Noir 58.5×35.6×17.75mm Audiophonics 4.9€
PLA Bambulab 6€ (estimation)
Divers quincaillerie, câbles, LED, connecteurs, bois (medium) 25€ (estimation)
TOTAL 267.49€

Conclusion : Un résultat convainquant mais quelques frustrations

Au-delà de fabriquer un appareil de reproduction sonore fonctionnel et – si possible – de qualité, ce qui au final est le but de chaque article de ce site, je m’étais fixé de multiples objectifs.

Pour commencer la restauration d’un bel objet, chargé d’histoire, m’a toujours passionné. Travailler le bois, revenir à la matière brute, s’imprégnier des approches et choix techniques faits à l’époque et comprendre le réseau de contraintes d’ingénierie qui ont amené à ces choix de conception. Et ensuite apporter mes changements, ma « patte » sans renier le passé et surtout en restant humble. L’époque a changé, les approches de conception aussi. Ma responsabilité première était de ne pas souiller ce que j’avais entre les mains.

Ensuite le projet audio, que je voulais technologique avant tout. Je voulais absolument prendre le contrepied de l’original. Pour remplacer l’amplification à lampes, je voulais de l’amplification numérique, face au tuner analogique je souhaitais des web radios et pour la partie restitution sonore je suis parti sur un coaxial filtré numériquement en remplacement du vieux large bande.

C’est à ce moment que je me permets de citer une expression de mon papa : il faut que la mayonnaise prenne ! 

Et c’est là que le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur de mes attentes. 

Les points positifs

Commençons par ce qui a bien marché. D’abord la construction, la partie menuiserie a été rapidement mise en place et l’urbanisation du poste au niveau des électroniques a été relativement naturelle et l’impression 3D a grandement facilité l’intégration des cartes. C’est toujours une grande satisfaction lorsque le résultat est conforme à ce qu’on a en tête.

Maintenant la partie audio. Cédric m’a énormément dégrossi le travail en mesurant mon HP puis en me simulant un filtre. Il ne me restait plus qu’à appréhender Sigma Studio et me mettre à la programmation. Une fois la phase d’apprentissage – difficile je dois l’avouer – passée je mets rapidement le filtre en place et commence à écouter un peu de musique. Les web radios disponibles, globalement de piètre qualité, ne permettent pas de me rendre compte de la qualité réelle du poste. Mais elles me permettent malgré tout de rapidement valider que le poste est trop court en charge close. je passe donc rapidement en Bass-Reflex en imprimant et installant un évent sur mesure. C’est tout de suite beaucoup mieux. ça commence à sonner conformément à mes attentes !

Pour terminer, les aspects facilité d’utilisation sont bien là. les commandes en façade répondent bien, le poste est utilisable de manière autonome et la partie Air Play est rapidement validée.

Les points négatifs / à améliorer

Et oui, un projet ne se passe jamais exactement comme prévu, et j’ai du faire face à un certain nombre d’aléas dont – pour certains – je me serais bien passé.
Le premier point dur est la performance du Raspberry Pi 3 à l’usage. On ne va pas y aller par quatre chemins, un Pi 3 pour ce type de projet en 2025 est totalement dépassé et inadapté. J’ai rapidement été confronté à des problèmes de performance, certains ralentissements de l’interface lors de mes réglages se sont fait ressentir jusqu’à provoquer des micro-coupures dans la restitution audio, pas top. Autre point, déjà constaté sur mon précédent projet (le restomod des enceintes Bose) La connexion Bluetooth est inutilisable. ça coupe, ça saute, c’est frustrant. Après quelques recherches, ça serait dû à la conception même du Raspberry Pi 3 (le Pi zéro W utilisé sur les Bose est exactement sur la même conception). La mutualisation des bus WiFi, Bluetooth et USB impacte la performance globale et le bluetooth est celui qui en pâtit le plus. J’ajouterais que les normes implémentées sur le Bluetooth de la carte sont totalement dépassées (la carte date de 2018) et ne sont finalement pas adaptées à faire passer de l’audio de qualité. La solution : passer à une version plus récente du Raspberry Pi (Pi4) pour espérer une amélioration palpable à la fois sur la performance globale et la qualité de la liaison bluetooth.

On en arrive au point le plus frustrant pour moi : l’I2S.

Après de multiples essais, des heures incalculables de recherches et de documentation, je n’ai pas été en mesure de mettre en place une liaison I2S correcte entre le Raspberry Pi, ma source audio unique et ma carte Wondom. Je ne vais pas détailler ici les pistes explorées (il y en a eu trop) à base de configurations master / slave dans tous les sens, de multiples schémas de câblages, de recherches de tutos et de posts sur des forums du monde entier, le résultat est sans appel : ça ne fonctionne pas. alors soit, on revient au cahier des charges : un poste de radio. Je pourrais me contenter d’une liaison analogique, mais ce compromis actuellement en place m’apporte d’autres limitations : 

  1. La double conversion ajoutée : numérique vers analogique côté Raspberry Pi, puis analogique vers numérique côté carte Wondom.
  2. Le niveau de sortie analogique du Raspberry Pi, trop faible, empêchant la carte Wondom de donner son plein potentiel

Il me faut trouver une solution pour l’I2S, je n’ai pas dit mon dernier mot ! Cela va faire l’objet de recherches séparées, de rachat de matériel pour pouvoir apporter j’espère des réponses à toutes les questions soulevées lors de mes recherches et essais.

Le mot de la fin

Un 2ème projet terminé et fonctionnel !
Il y aura bien une phase d’optimisation à prévoir un jour. Mais en l’état, le poste m’apporte toute satisfaction et me permet de sonoriser une pièce de ma maison, tout en participant à la décoration de celle-ci. 

Je reprendrai mes travaux sur ce poste que lorsque j’aurai trouvé des solutions définitives aux problèmes cités précédemment.

En attendant, je vais réfléchir à mon prochain projet et vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année.

Guillaume G. (Guijuilefou)

J’ai baigné – sans en avoir conscience – depuis tout petit dans la HiFi. Par les vinyles de mon père, soigneusement recopiés sur des bandes… Mais ma passion s’est révélée bien plus tard, en études supérieures lorsque j’ai voulu acheter une paire d’enceintes pour « améliorer » le rendu sonore de ma chaîne. Cette volonté d’amélioration m’a poussé à m’informer : presse spécialisée, sites et forums. C’est par ce biais que j’ai rencontré Cédric. Nous nourissons le même besoin de : - Ne pas prendre pour argent comptant les dogmes et vérités établies en HiFi - Savoir comment « ça fonctionne » et comment « on pourrait améliorer tout ça » De l’achat de « boites », nous avons donc fait le même cheminement en passant successivement par le Tweak puis le DIY. Je suis consultant en technologies WEB et, lorsque Cédric m’a parlé de justdiyit, je l’ai donc accompagné dans ce projet.

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