Comparatif 12 pouces Pro : BMS 12S305 – Beyma 12G40 – 18’s 12LW1400

Distorsions harmoniques

Ici les mesures ont été réalisées sur les haut-parleurs égalisés à 2.8v, de nouveau à 25cm. Une seconde mesure a été réalisée en mettant +10db sur l’ampli. On doit donc dépasser les 100db à 1m dans ces conditions.

La représentation est en db relatif et la case a été cochée dans REW pour normaliser à la fondamentale à 0db.

A 2.8v 

 

 

Si on compare H3 entre les 3 haut-parleurs

On remarque que les profils sont assez proches.

Entre 100 et 500Hz le Beyma est un petit peu moins bon que les deux autres. Ensuite c’est le BMS qui voit son pic de H3 arriver le plus tôt en fréquence. Celui du 18’S arrive quand à lui 100Hz plus tard, c’est toujours bon à prendre.

Si on regarde H5

 

Ici le Beyma reprends un peu l’avantage car les deux autres ont des pics un peu plus marqués dans le medium. En dehors de ces pics le BMS distords un petit peu moins que les autres quand même mais une chose m’a gêné dans l’analyse des  distorsions harmoniques sur ce BMS.

C’est la présence d’un fort pic de H7, du même niveau que la H3 à cette fréquence.

J’ai lu un article récemment partagé sur le forum HCFR concernant l’audibilité des distorsions harmoniques. Il y était question d’une notion « d’effet de masque » sur les harmoniques d’ordre faible. Dit plus simplement plus on monte en ordre d’harmonique et plus l’oreille y est sensible. C’est à dire qu’ici même si H7 atteint à peine le niveau de la H3 correspondante son impact à l’écoute devrait être plus important.

Pour lire l’article cliquez ici. Fig 1 et 2.

Un petit test à l’aide de l’outil REW permettant d’ajouter artificiellement de la distorsion harmonique sur un un sinus donné confirme bien que l’oreille sera plus sensible aux variations d’harmoniques d’ordre élevé.

Remarque : Ce pic de H7 n’est a priori pas un artefact comme on peut le voir parfois sur ce genre de mesures. c’est répétable et a été identifié dans deux caisses différentes, la deuxième étant une enceinte close de 40 litres. 

Remarque 2 : 280 x 7 = 1960 Hz, ce qui correspond à peu près au pic de fractionnement du haut-parleur au lissage près…

La même chose à +10db

 

 

Les conclusions sont à peu près les mêmes qu’à 2.8v.

Si on reprends simplement la comparaison des courbes H7 on remarque que ça commence à décoller un peu du côté de l’italien et timidement du côté de l’espagnol.

 

Les plus attentifs auront néanmoins remarqué deux choses. Le Niveau de H7 est un peu plus bas en fréquence et en niveau avec 10db de plus en SPL.

La première explication concernant le niveau c’est que le Pré ampli micro a été réglé afin d’obtenir le meilleur rapport signal bruit mais il est réglé de manière identique pour toutes les mesures et avec une certaine marge pour ne pas saturer non plus. Avec 10db de plus le micro sort un voltage supérieur et exploite mieux la plage dynamique de l’entrée micro. Il y a donc un peu moins de bruit.

Concernant l’écart en fréquence je ne saurai l’expliquer. C’est la même chose avec la réponse en fréquence où tout est décalé en fréquence…Bug de REW ? A noter que j’ai le même phénomène sur le 18’s et le Beyma.

Distorsions d’intermodulation

Cette partie est encore expérimentale. Les mesures sont réalisées dans les mêmes conditions que décrites précédemment sur haut-parleurs égalisés et à 2.8v.

Pour cette partie j’ai choisis d’utiliser deux types de signaux :

• Multitone « Low decade » qui se rapproche d’un signal musical.
• Two Sine 55Hz -800Hz. J’ai également réalisé un RTA avec ces fréquences séparées pour évaluer ce qui relève de la distorsion harmonique et ce qui relève de l’intermodulation

Le logiciel utilisé est ARTA qui nous affiche une valeur en % du taux d’IMD mais je pense qu’un examen « visuel » des courbes est tout aussi intéressant.

Le Multitone

Remarque : le petit pic à 50Hz vient de la chaîne de mesure (ampli ?) et la raie à 8kHz est visible sur un rebouclage de la carte son.

 Le Two-Sine 

Le BMS 12S305

Le 18’s 12LW1400

 

Le Beyma 12G40

Autant le Multitone était difficile à interpréter autant ici on remarque que le 12LW1400 se débrouille un peu mieux que les autres.

A ce stade certains vont se dire : oui mais qu’est-ce que ça va changer à l’écoute ?

Les distorsions harmoniques vont jouer sur le « timbre » ou plutôt la « coloration » du haut-parleur, moins il y aura d’harmoniques sur une fréquence reproduite et plus le signal sera proche de la note originale. Avec les IMD on cherche à savoir si lorsqu’on donne un signal plus complexe au haut-parleur il ne reproduit bien que les fréquences demandées. Ici on remarque qu’outre les harmoniques d’autres fréquences sont reproduites quand lui fait reproduire un deuxième signal simultané. Ces fréquences reproduites vont donc polluer le signal original. Un haut-parleur qui aura un taux de distorsion d’intermodulation risque de paraître brouillon à l’écoute, voire fatiguant.

Avec le comportement temporel c’est probablement le critère le plus important mais ce n’est pas le plus facile à évaluer non plus.

Conclusion

Je suis bien en peine de vous donner un gagnant et un perdant. En pratique j’ai l’impression qu’une fois égalisés et filtrés il sera difficile de les départager à l’écoute.

Afin de m’aider à conclure j’ai fait un petit tableau et mis des points. Pour chaque critère j’affecte 2 points au meilleur, 1 point au deuxième, et 0 points au moins bon. Sur certains critères, et parfois pour des raisons différentes j’ai pu mettre des ex-aequo.

Soyons honnêtes, ça ne veut rien dire tout ça mais comme je me suis amusé à le faire je vous publie quand même ce tableau. Même si chacun sera libre de se faire son propre avis.