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2019 année du DIYgital?

Une fois n’est pas coutume ce n’est pas Cédric qui publie cet article et si vous n’avez toujours pas lu la rubrique Présentations alors c’est le moment. Je suis habituellement l’homme de l’ombre qui s’occupe plutôt de la partie « Webmaster » mais en ce début d’année 2019 j’avais envie de vous glisser ce petit billet.

Depuis la création du site en mars 2012 (7 ans déjà !), nous n’avons de cesse de faire évoluer nos techniques de conception et mise au point d’enceintes acoustiques. JustDiyIt est un site à but non lucratif qui n’existe que pour le partage de nos expériences dans ce domaine.

A défaut s’autofinancer (ce qui serait déjà magique !), le site ne vit aussi que grâce à la générosité de ses lecteurs qui nous donnent ou nous prêtent une partie du matériel utilisé. C’est encore une fois l’occasion de les remercier.

Nous avons fait énormément de projets et de travaux autour des haut-parleurs et des enceintes acoustiques. Et même si cela reste et restera l’ADN de base de JustDIYIt nous explorons d’autres horizons afin d’imaginer des projets qui s’éloignent un peu de ce que nous avons l’habitude de faire et peut-être, par certains aspects, plus en phase avec notre époque.

Mutation du marché de l’audio et nouveaux usages

Avant d’être amateurs de Do It Yourself nous sommes avant tout des amoureux de la reproduction sonore et des sensations que nous procure la musique. Nos pérégrinations nous ont amenés à nous pencher sur différents types de HP et d’enceintes en passant par les technologies de filtrage actives et passives. Le tout ponctué d’essais (fructueux ou infructueux d’ailleurs…) et de réflexions autour des électroniques pour alimenter le tout mais aussi les sources, qui ont considérablement muté en moins de 10 ans.

Le constat est malheureusement implacable : le marché de la HiFi traditionnelle est en décroissance. L’avènement de la dématérialisation et du streaming ont créé de nouveaux modes de consommation de la musique. Nous consommons la musique différemment mais nous n’en sommes pas moins exigeants qu’avant sur la qualité. Ce qui a changé c’est que la liste de nos exigences s’est allongée et a évoluée dans ce sens.

On peut en vrac en lister quelques-unes:

– La simplicité d’utilisation. Il est vrai que si pour le « hifiste », les 3 télécommandes, 12 amplis – je caricature – et l’ordre de démarrage procéduré (avec les temps de chauffe) tel un lancement d’Ariane 5 fait presque partie du cérémonial et participe au plaisir, pour la majorité des consommateurs le besoin est juste : « j’appuie sur un bouton et j’ai de la musique ».

– La connectivité. Nous avons sans le vouloir multiplié nos sources de musique : le smartphone, la tablette, la smart TV, la box internet sans compter les sources classiques toujours présentes dans nos foyers, lecteur CD, platine vinyle (le vinyle revient d’ailleurs à la mode ).

– la compacité. Là on va toucher à un sujet sensible pour un passionné de son. Nous partons tous d’un postulat : si on veut du volume sonore il faut du volume d’enceinte. Ok très bien. Mais force est de constater que ce n’est pas très tendance. Il suffit pour s’en convaincre de passer dans un rayon « son » d’un vendeur généraliste et de voir l’offre en barres de son, systèmes sans fil et autres enceintes connectées. Et pour certains modèles – sous certaines conditions de fonctionnement – l’illusion est plutôt bluffante.

– le design. Eh oui il fallait bien l’évoquer. Corollaire à la compacité, le design est peut-être le premier critère dans l’acte d’achat d’une enceinte connectée. Et dans le domaine, les constructeurs ne sont pas en panne d’inspiration ! Du carrément futuriste (Jarre, Devialet) au néo-retro (Klipsch, Marshall) il y en a pour tous les goûts !

Et le DIY dans tout ça ?

Le marché global du son mute, et le DIY n’échappe pas à la règle. L’activité communautaire se structure autour des réseaux sociaux (Facebook, Pinterest) mais aussi autour de plateformes initialement imaginées pour les solutions logicielles. On l’observe notamment sur la plateforme Github qui est maintenant utilisée par les électroniciens pour mettre à disposition des modules open source. Notamment des modules de traitement de signal sonore. Les plateformes de financement participatif (Kickstarter) regorgent aussi de projets autour du son.

Les recherches « fondamentales », lorsqu’il est question d’amplification poussée, d’asservissement de HP ou encore de filtrage actif, restent quant à elles sur des plateformes plus classiques (forums, blogs personnels).

Bref, ça fourmille de partout sur la toile et ça, c’est bon pour nous !

Mais il faut avouer que le DIY a du mal à suivre la tendance et n’est pas toujours concurrentiel dès qu’il s’agit de faire compact et design. Le développement et la démocratisation des imprimantes 3d serait une très bonne piste pour aller dans ce sens.

Le Raspberry Pi en fer de lance de l’électronique modulable

Par Jose.gil — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48775492

Qu’est-ce que le Raspberry Pi ?

Si vous ne connaissez pas encore le Raspberry Pi, il s’agit d’un « nano ordinateur ». Son hardware est comparable à ce qu’on va trouver dans un smartphone de moyenne gamme (processeur et mémoire) et en plus de la connectivité standard (HDMI, USB, réseau et WiFi) il offre un port de connectique étendue (GPIO) dédie à la communication avec d’autres composants / cartes électroniques.

Le but affiché du Raspberry Pi est d’offrir un système simple de prototypage de matériel électronique nécessitant une forte puissance de calcul ou des fonctions logicielles avancées.

Son faible prix et sa grande fiabilité ont fait du Raspberry Pi le chouchou des DIYeurs du monde entier. Parmi ses autres caractéristiques clés, il est ultra-compact (à peine plus grand qu’une carte de crédit) et extrêmement peu vorace en énergie.

En synthèse, prenez un Raspberry Pi, ajoutez lui la carte d’extension qui va bien et transformez-le en ce que vous voulez !

Utilisation en audio

En scrutant Google ou les sites de composants spécialisés en audio, on commence à percevoir le potentiel d’applications audio autour du Raspberry Pi. Mini serveur audio, DAC connecté, système audio tout-en-un…

Le plus intéressant est qu’on peut presque tout fabriquer sans utiliser une fois le fer à souder. On n’est plus sur une approche « Lego » qu’une démarche d’électronicien pur et dur. C’est ce que certains appellent le WIY (Wire It Yourself).

L’électronicien averti utilisera quant à lui le Raspberry Pi comme base de développement de nouvelles cartes et de nouvelles fonctionnalités. On simplifie ainsi toute la partie pilotage pour se concentrer sur la fonctionnalité elle-même.

Partie logicielle

Le Raspberry Pi tourne avec un processeur de type ARM. La majorité des systèmes d’exploitation gérant ce type de processeur sont à base de Linux. Ils peuvent paraître de prime abord difficiles à prendre en main mais encore une fois la communauté nous vient en aide avec la publication d’une multitude de tutoriels allant de l’installation du système (opération assez simple pour un Raspberry Pi qui consiste à flasher l’image du système sur une carte micro sd), à la configuration avancée selon les besoins de son projet. Voici quelques liens pour commencer:

Et JustDIYIt dans tout ça ???

Bon, évidemment, si on vous parle de tout ça aujourd’hui c’est que

  1. Le sujet trotte dans notre tête depuis un moment déjà
  2. On a quelques idées de projets qui se dessinent 🙂

Rénovation et modernisation d’enceintes et de postes vintages

Le vintage est à la mode c’est indéniable.

En passant dans un magasin de décoration intérieure récemment, je suis tombé sur une création de la marque a.bsolument (https://www.a-bsolument.fr). Il s’agit d’une start-up française spécialisée dans la rénovation de vieux postes des années 30 à 60 en vidant l’intégralité de l’ancienne partie électronique (amplification à lampes et HP) pour y remettre des électroniques modernes (à priori des cartes tout-en-un) apportant les nouvelles normes de connectivité (bluetooth et USB) et des HP actuels.

Ce type d’initiative est à mon sens 100% compatible avec une démarche DIY. Ce genre de postes surtout lorsqu’ils sont HS à la base sont peu onéreux (moins de 100€), un peu d’ébénisterie est nécessaire et les problématiques liées à la partie audio et fonctionnalités associées sont multiples :

  • Quelle connectivité voulons nous ?
  • Filtrage actif ou passif ?
  • Comment traiter le signal en amont pour passer de stéréo en mono (et oui, une grande partie de ces postes est mono)

Sans compter que la plupart de ces vieux appareils sont très jolis et méritent qu’on leur redonne une seconde jeunesse 😉

Dans une démarche similaire, nous avons en stock en paire d’enceintes Bose datant des années début 90 dont la partie ampli est morte. L’idée serait pour ces enceintes – encore une fois – de leur redonner un coup de jeune en refaisant la partie ampli. Fidèle à leur approche, Bose a utilisé des haut-parleurs à large bande. L’utilisation d’une carte incluant des DSP pour mettre en place les réseaux de correction pourrait être une approche intéressante.

Audio multiroom piloté par domotique

Je viens de mettre en place une box domotique (DIY bien sûre !) avec le système Jeedom. Un des scénarios que j’avais en tête est de pouvoir distribuer des flux audio dans différentes pièces de la maison : salle de bain, salon, salle à manger et cuisine.

Le concept n’est pas nouveau j’en conviens. Mais les challenges sont multiples : équiper les différentes pièces avec le système audio adéquat : système encastré dans la salle de bain, chaîne plus « classique » dans le salon (« classique », quoique… voir le projet suivant) et enceinte connectée dans la cuisine. Il faudra ensuite faire dialoguer tout ce petit monde, leur faire parler la même langue / le même protocole.

Et fin du fin, pouvoir à la demande du multiflux ou du mono-flux sur plusieurs appareils.

J’ai trouvé quelques projets sur le net qui vont me servir de base de réflexion :

Microchaîne stéréo connectée et à amplification active

Cette problématique est surtout liée à la multiplication des pièces de vie dans la maison et donc la multiplication des systèmes audio.

J’ai la chance de pouvoir dédier une pièce à l’audio. Pour l’instant l’acoustique est une catastrophe (dimensions proches du carré avec des annulations de fréquences dans tous les sens), mais ça c’est une autre histoire 😉

Une pièce dédiée c’est top, mais la démarche d’écoute n’est plus tout à fait la même… Et surtout, un système dans le salon, un système « à vivre », c’est-à-dire compatible avec le WAF, plus discret, plus facile d’utilisation tout en ayant des performances correctes reste primordial à mon sens.

Pour ça, je vais avoir recours au Raspberry Pi avec le système Volumio et accompagné de la carte BeoCreate d’Hifiberry.

Cette carte a sur le papier tout pour séduire:

  • Fonctionnement avec un Raspberry Pi ou indépendant
  • Entrées numériques multiples
  • DSP programmable
  • Et surtout 2 amplificateurs stéréo : un de 30W et un 60W. Ça nous laisse entrevoir des possibilités de filtrage actif directement intégré dans la mini-chaîne.

Une fois la carte commandée et reçue, nous ferons une présentation plus détaillée ainsi que nos premiers essais de programmation du DSP.

Vous l’aurez compris j’espère avec cet article, on a fait le plein de projets. Projets qui vont nous faire sortir des sentiers battus et qui serons à coup sûr riches d’enseignements.

Très bonne année 2019 et à bientôt sur JustDIYIt!

Guillaume G. (Guijuilefou)

J’ai baigné – sans en avoir conscience – depuis tout petit dans la HiFi. Par les vinyles de mon père, soigneusement recopiés sur des bandes… Mais ma passion s’est révélée bien plus tard, en études supérieures lorsque j’ai voulu acheter une paire d’enceintes pour « améliorer » le rendu sonore de ma chaîne. Cette volonté d’amélioration m’a poussé à m’informer : presse spécialisée, sites et forums. C’est par ce biais que j’ai rencontré Cédric. Nous nourissons le même besoin de : - Ne pas prendre pour argent comptant les dogmes et vérités établies en HiFi - Savoir comment « ça fonctionne » et comment « on pourrait améliorer tout ça » De l’achat de « boites », nous avons donc fait le même cheminement en passant successivement par le Tweak puis le DIY. Je suis consultant en technologies WEB et, lorsque Cédric m’a parlé de justdiyit, je l’ai donc accompagné dans ce projet.

2 réflexions sur “2019 année du DIYgital?

  • Pascal

    Bonjour

    Je découvre votre site, et j’apprécie beaucoup votre manière d’allier la mesure et l’écoute pour faire vivre nos rêves musicaux.

    Pour info il existe d’autre SBC (single Board Computer) plus dédier à l’audio comme le Sparky d’ Allo

    Il propose également plusieurs cartes audio
    amélioration sortie USB avec USBbridge
    Re-clocker du signal numérique avec Kali
    Plusieurs cartes SPIDF de qualité différentes DIGIONE
    avec sorties analogiques KATANA
    plusieurs amplificateurs BOSS
    et pour les accessoires voir le potentiomètre pas à pas à résistances

    https://www.allo.com/index.html

    Audiophonics distribue quelques unes de ces cartes

    https://www.audiophonics.fr/fr/lecteurs-reseau-audio-allo-c-6351.html

    Votre article m’a fait sourire car j’utilise également en enceinte d’ordinateur des BOSE RoomMate II associée à un Pre Box S2 digital de Pro Ject et je suis dans l’attente d’un Allo USBbridge pour compléter cette micro chaîne entre passé et présent, de lecture de musique Hi-Res dématérialisée

    https://www.qobuz.com/FR-fr/info/Hi-Fi/Bancs-d-essai/Pro-Ject-Pre-Box-S2-Digital179753

    Ayant plusieurs projets en tête je repasserai sur votre poursuivre les tutos pour m’initier à la mesure 🙂

    Bonne Année 2019 toute en musique

    Répondre
    • Bonjour Pascal,
      Merci pour ton commentaire.
      Effectivement il existe un bon paquet de SBC sur le marché. J’ai personnellement du Raspberry Pi 3B et de l’odroid C2 à la maison. Mais la collection va s’étoffer incessamment sous peu avec un Odroid XU4 et un RPI 3B+.
      Mon choix s’est volontairement porté sur le RPI pour nos futurs projets car le nombre de cartes d’extensions pour l’audio est considérable et le support de la communauté est maximal. Toute autre SBC (crois-en mon expérience avec l’Odroid) nécessite mécaniquement des connaissances en Linux tout de suite plus pointues. Mais je garde ton lien sous le coude ça peut servir dans un futur projet 😉

      Répondre

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