Salon du Luxembourg Cinemotion 2014

 Les écoutes

Il n’est pas facile de faire des écoutes sur un salon. Les enceintes sont souvent mal placées, l’auditeur également. Il y a un bruit de fond très important et on ne choisit pas forcément ses morceaux.

Il a été impossible pour moi dans ces conditions de juger certaines choses comme la spatialisation du son, le placement des instruments etc.

La plupart des écoutes ont été très brèves et parfois sur des morceaux inconnus pour lesquels je n’ai aucune référence. Chaque stand est susceptible d’avoir une acoustique d’écoute différente de l’autre, il est dans ces conditions impossible de procéder à une quelconque comparaison.

J’ai bien réfléchit avant de me décider si oui ou non je parlerai des mes impressions d’écoutes tant celles ci sont biaisées et donc nécessairement à prendre avec beaucoup de précautions. Il faudra en tenir compte quand vous lirez la suite.

Les DACs HCFR

L’écoute s’est faite sur quelques passages de musiques en changeant de source sur l’ampli pour passer de l’un à l’autre. Les fichiers lus en dématérialisation étaient les mêmes.

Il y avait deux soucis à ces comparaisons. Le couple ESS9018K2M+Legato a un niveau de sortie plus faible que l’ESS9023 qu’il a fallut atténuer pour compenser les niveaux.

La signature sonore était la même mais dans cette configuration l’ESS9023 semblait donner des plans sonores plus étriqués, comme si la musique semblait plus tassée que sur son grand frère.  Était-ce du au fait qu’il était atténué ? Une chose est sûr il fallait mettre l’ampli magnat à fond pour avoir un niveau correct mesuré au sonomètre à 87db/1m sur l’enceinte Recital Illumine. Quelque chose clochait donc dans l’association des éléments.

Faute de bruits ambiant je n’ai pas personnellement fait l’exercice de la comparaison sur le système de casque car le HD800 est un casque ouvert qui nous immunise peu du bruit extérieur.

Recital Audio

Les premières écoutes ont été faites avec les enceintes plus proches de la table qui était derrière et n’étaient pas vraiment concluantes. Mais rapidement Hubert a replacé les enceintes pour un résultat nettement plus convaincant pour la suite.

Les trois enceintes présentées par Alex sont :

• Illumine : colonne 2,5 voies composée de Seas L16RNX et d’un tweeter Seas T29AF
• Air : colonne design 2,5 voies composée de Seas W16NX et du même tweeter mix alu/magnesium Seas T29AF
• Mutine : biblio deux voies composée de Seas L15RLY et tweeter Seas 22TAF

D’après Alex les Air sont moins litrées que les Illumine qui descendent plus bas avec plus de niveau mais au détriment du punch.

Mais les Recital ne sont pas de « grosses » enceintes et dans les conditions salon elles ne peuvent pas forcément bien charger la pièce. Elles sont en plus très éloignées du mur arrière. Cette configuration ne rend pas justice à ses enceintes et en particulier les Air que je n’ai pas pu apprécier à leur juste valeur.

J’ai par contre bien aimé l’écoute des illumine, plus généreuses en bas.

 

La signature sonore est très proche mais le petit plus dans le bas leur va mieux. Le grave est propre, l’équilibre tonal parait excellent et le niveau définition élevé. Si j’avais un reproche à faire, autre que les conditions du salon et les électroniques qui limitent le niveau sonore, je dirai que je trouve une petite sonorité un peu « piquante » en haut à laquelle je deviens de plus en plus sensible. Alex à l’air de chercher à obtenir le plus grand niveau de transparence mais pour moi c’est un peu trop. Question de philosophie et de goût je pense.

Je crois qu’il faudra que je fasse un jour une visite à l’auditorium de Mutzig pour en avoir le cœur net.

Pour finir sur Recital, un petit mot sur Mutine. (Photo un peu floue du fait de la faible luminosité ambiante au moment de la prise de vue).

Ces petites enceintes sont surprenantes et m’ont fait redécouvrir des haut-parleurs que je connaissais déjà. Le tweeter n’a pas tout à fait la finesse de celui qui équipe les grandes sœurs mais on retrouve l’esthétique sonore, et surtout une présence incroyable. C’est comme si elles s’accommodaient mieux de l’acoustique du lieu par rapport aux deux colonnes.

En tous cas Alex peut être fier de son travail. Bravo à lui.

Klinger Favre

Lorsque nous sommes entrés pour la première fois sur le salon et que nous avons été accompagnés par une charmante hôtesse au stand de l’association nous sommes passés devant la salle Klinger Favre et ce que j’ai aperçu à travers la porte m’a vraiment donné envie d’aller y faire un tour.

Puis Jean-Jacques Bacquet est passé sur le stand démo de HCFR pour voir les enceintes Recital et discuter avec Alex. Ce que j’ai trouvé très sympa de sa part. L’envie était donc encore plus grande d’aller découvrir ses produits.

L’écoute s’est principalement réalisée sur les studio 17, c’est à dire les plus grosses sur la photo. Contrairement aux studio 15 ce ne sont plus des haut-parleurs Scanspeak qui l’équipe mais un modèle Davis carbone sur cahier des charges en format 18cm et toujours une disposition MTM.

La finition est très jolie et attire l’oeil. Il y a même possibilité de choisir sa façade.

 

Le début des écoutes s’est fait sur des morceaux que je ne connaissais pas ou pas assez bien pour juger un système.

J’ai d’abord été surpris par l’ampleur générale du son. Les cordes étaient très belles. Les avis que j’ai recueillis avant l’écoute m’indiquaient un aigu un peu trop en avant. Je n’ai pas trouvé, le tweeter semble même proposer une restitution plutôt classieuse et d’une belle finesse.

A un moment un morceau a été annoncé comme montrant l’exploration du grave. J’ai trouvé une belle présence, mais ça ne descend pas vraiment et je sens que l’impact a été privilégié sur la descente avec un petit doute sur un éventuel effet « boomy ».

Les enceintes semblent puissantes et m’ont donné envie de passer sur des morceaux un peu plus enlevés. A croire que la fille de monsieur Bacquet qui dirigeait l’écoute via son Ipad m’a entendu.

Elle a alors lancé un bon vieux Pink Floyd – Another Brick the Wall. C’est un morceau que je connais par cœur et qui fait parti de ma playlist favorite pour tester un système. Le niveau du CD est assez bas et l’intro est lente et monte en puissance doucement. Je me rends compte que le niveau pourrait être un peu plus élevé et j’ai donc demande à monsieur Bacquet de monter un peu le son. Ce qu’il fait de manière généreuse, voire un peu trop généreuse.

L’ampli écouté était celui du haut en finition bois dont j’ai oublié la référence. Juste une chose que j’ai remarqué lorsqu’il a actionné le volume c’est un petit bruit qui m’a fait penser au contrôle de volume du préampli UGS à relais commandés.

Bref je sens qu’on va être très fort et je m’enfonce dans mon siège attendant la sentence. Aux premiers coups de grosse caisse tout s’effondre. Ce morceau est implacable et seules les grosses enceintes avec de gros haut-parleurs peuvent retranscrire ça à un niveau important. Ici les haut-parleurs sont à la limite du talonnement et ça s’entends, ça fait de la bouillie dans le grave/bas medium et la grosse caisse est complètement détimbrée. Je note d’ailleurs au passage un manque dans le medium et Guijui me fait justement remarqué que les enfants du chœur semblaient plus âgés que prévu…

L’écoute nous a parue un peu « loudness » en réalité avec un medium creusé, un haut grave mis en avant et un infra tronqué. Bien sûr la pièce et le niveau d’écoute y sont pour beaucoup dans ce résultat. Mais vu le diamètre des évents et leur longueur (non photographiés) je suspecte un accord volontairement haut.

Nous avons ensuite demandé à repasser le morceau sur les D56 (la biblio intermédiaire sur la photo). Elle semble équipée des mêmes haut-parleurs. Cependant l’écoute fut différente, les enfants rajeunissent d’après Guijui. Le grave est plus effacé mais à mon sens plus propre et l’aigu est toujours aussi joli. Elle veut moins en faire et de fait me parait plus équilibrée dans sa restitution que sa grande sœur. Ce sont des enceintes à réécouter plus longuement dans d’autres conditions.

Amphion

Je ne suis passé que trop brièvement sur le stand et les écoutes se sont faites sur des morceaux inconnus.

Il m’a parut retrouver une esthétique sonore proche des enceintes Recital. Normal me diriez vous étant donné que les haut-parleurs utilisés sont issus du même fabricant et de même technologie. On a ici des enceintes semblant être équipées des Seas L18RNX pour les colonnes, L15RLY pour les biblios et même du petit L12 sur les micro. Le tweeter ressemble à un Seas 27TBFCG monté sur un guide d’onde. La gamme parait donc plutôt cohérente.

Le design peut aller du classique aspect bois à des choses plus contemporaines en blanc associé à une couleur. C’est simple et efficace. Le petit reproche serait que le guide d’onde fait un peu plastique « cheap ».

Canton

Tant que nous sommes dans les membranes rigides parlons des Canton exposées.

Les enceintes présentent fort bien et la finition est superbe.

Globalement l’écoute est satisfaisante et l’intégration des haut-parleurs de grave avec le medium est  plutôt réussie. C’est du côté du medium aigu que ça se gâte. Visiblement Canton n’a pas fait l’effort de filtrage qu’ a pu faire Recital pour gérer ces membranes rigides. L’écoute un peu trop brillante devient rapidement fatigante et nous étions trois à nous faire la même remarque d’avoir envie de baisser le son alors qu’il n’était pas si fort que ça. Dommage.

JBL

Chez JBL ça ne paie pas de mine. Les enceintes ne sont pas d’un design très moderne, on reste dans la tradition de la petite monitor. Les électroniques associées étaient par contre de la marque Advance Acoustic en éléments séparés du plus bel effet. Pour ne rien vous cacher j’adore les vu-mètres !

L’enceinte présentée à l’écoute était une JBL 4429. C’est modèle trois voies équipée d’un 12 pouces raccordé à une compression à partir de 800Hz elle même surplombée d’un petit tweeter intelligemment intégré dans le pavillon.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins c’est clairement l’enceinte qui m’a le plus séduit sur ce salon.

L’écoute a démarré par les Eagles avec le Hotel California Live qui est un morceau très démonstratif. Tout y est, aucune frustration, aucun défaut apparent rédhibitoire. Ce n’est peut être pas la meilleure enceinte du monde et elle a probablement des défauts mais je me suis vite senti à l’aise. Une sensation de puissance maitrisée sur une enceinte qui ne veut pas trop en faire, sans brillance excessive et passe partout. Le grave est physique, naturel, sans non plus explorer les bas fonds. Tout semblait cohérent, on écoute la musique et plus les enceintes.

J’ai demandé le prix à l’exposant : 2500 euros pièce, soit 5000 euros la paire. Si l’on compare au prix de certaines productions « hifi » ce n’est pas délirant. Pas encore de quoi me faire arrêter le DIY mais ça fait poser des questions.

Comme on peut le voir sur les photos, lorsque je suis repassé pour les faire, un visiteur avait demandé à brancher les petites 4312MII. On aurait dit des maquettes de leur illustre ancêtre. Mais ce n’est pas qu’un exercice de style, elles tournent ! En entrant dans la salle et entendant le son qui sortait j’ai du aller toucher le woofer des 4429 pour vérifier qu’elles ne tournaient pas. Je ne me suis pas assis pour bien les écouter mais j’ai trouvé ça rigolo et ça semble plutôt bien marcher !

Photos diverses

Je n’ai malheureusement pas pu tout écouter sur le salon et j’ai même loupé des stands comme Waterfall ou Triangle.

J’ai tout de même pris quelques photos d’autres stands. Le reportage ne sera pas complet mais on fait ce qu’on peut.

BC Acoustic – Dynaudio

BC est une des marques d’ampli qui m’attire beaucoup en ce moment. Les produits semblent rationnels, bien construits et les tarifs ne sont pas exagérés.

Les amplis à l’écoute sont le petit EX-222d avec son double transfo torique, son entrée numérique et son interface Bluetooth ainsi que le tout dernier gros Class A. C’est  à dire qu’on avait le best seller et le fleuron de la gamme.

Le tout faisait chanter deux paires d’enceintes Dynaudio, les petites Focus 160 et des colonnes de la gamme Contour.

Les autres amplis étaient présentés en statique avec le capot ouvert ou sous plexi pour apprécier le travail soigné de l’intérieur.

KEF

Chez Kef je ne me lasserai jamais de regarder la qualité de fabrication de leur haut-parleurs et surtout l’ingéniosité dans le design de leurs Coaxiaux qui sont à mon avis parmis les mieux dessinés du marché de part leur parfaite intégration pour minimiser les effets de diffraction du tweeter et lui offrir un véritable guide d’onde.

 

Le bleu original de la LS50.

Même les haut-parleurs de grave de colonne sont magnifiques. Ils sont en plus a priori maintenus par des vérins à l’intérieur pour limiter au maximum les colorations de caisse. Joli travail.

Davone

Enceintes au design particulier qui ne m’ont pas plus attiré que ça.

Monitor Audio

Je ne les ai pas toutes photographiées mais beaucoup d’enceintes étaient présentées. Peut être même presque toute la gamme.

Il y avait également la gamme In Wall.

Conclusion

Pour les écoutes je retiendrai la bonne surprise de l’écoute des JBL 4429, la déception des Klinger Favre Studio 17 et le bon travail des Recital Audio.

On en a pris plein les yeux et les oreilles, mais c’était aussi et surtout une journée agréable avec des gens de bonne compagnie et des rencontres sympathiques.